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Bernard Palissy, Grand ouvrier en œuvres de terre

Bernard Palissy

« J’ai gratté la terre, l’espace de quarante ans, et fouillé les entrailles d’icelle
afin de connaître les choses qu’elle produit […]
et par tel moyen j’ai trouvé grâce devant Dieu
qui m’a fait connaître des secrets
qui ont été jusqu’à présent inconnus aux hommes ».
Bernard Palissy

Bernard Palissy, Grand ouvrier en œuvres de terre

Naissance de Bernard Palissy à Saint-Avit

C’est une tradition qui fait naître Bernard Palissy à Saint-Avit, dans la haute vallée de la Lède, aux confins de la Dordogne et du Lot-et-Garonne. Les indices de sa naissance à Saint-Avit sont constitués en fait de documents révélateurs égarés, de minutes de notaire introuvables, et de lettres qui ont malencontreusement brûlé. En réalité, la seule indication certaine sur le lieu de naissance de Palissy provient de registres d’écrou lors de ses diverses condamnations, à Bordeaux puis à Paris, pour ses activités en tant que membre de la religion réformée. Les seuls faits avérés sont les suivants : Palissy est bien né en Agenais, et le village de Saint-Avit est le seul à revendiquer sa naissance.

Entré au XIXe siècle dans la galerie des “grands hommes de la nation”, Bernard Palissy a été cité en exemple dans les livres scolaires de nombreuses générations. De lui, l’école a donné l’image de l’artisan potier brûlant ses meubles pour percer le secret de l’émail. Bernard lui-même a contribué à l’affirmation de cette image : “Le bois m’ayant failli, je fus contraint brûler les étapes qui soutenaient les treilles de mon jardin, lesquelles étant brûlées, je fus contraint brûler les tables et planchers de la maison”. Mais l’image est inexacte et incomplète car Palissy n’est pas un potier mais un peintre verrier qui cherche le secret de l’émail et se sert de la poterie comme support. Incomplète car l’émail n’est pas sa seule recherche, ni la plus fondamentale.

Une formation de peintre-verrier

Bernard Palissy naît dans une famille modeste. Il reçoit une formation de peintre-verrier et voyage dans le Sud-Ouest. Peu avant 1539, il arrive à Saintes où il s’installe avec sa femme. Là, il fréquente Pierre Hamelin venu prêcher la réforme. Le prêcheur sera exécuté. Palissy, lui, sera maintes fois condamné et toujours défendra la religion réformée. Bernard, dans cette Saintonge où depuis le Moyen Age de nombreux artisans se consacrent à la poterie, commence ses recherches sur l’émail, après avoir vu « une coupe de terre tournée et émaillée d’une telle beauté que dès lors j’entrais en dispute avec ma propre pensée. » Il n’a plus de cesse que de trouver le secret de l’émail somptueux des céramiques italiennes. Ses recherches durent près de dix années.

S’il enrichit ses connaissances des terres, des pierres, et découvre les fossiles, qui ne manquent pas d’attirer son attention, il subit cependant, dans sa recherche de l’émail, de nombreux échecs. Il ne le sait pas encore, mais la température des fours de potier qu’il utilise est insuffisante pour faire fondre l’émail. Avec sa femme, les querelles sont incessantes. Et l’argent vient à manquer. Après de nombreux déboires, Palissy suspecte la trop faible température des fours de potier. Après un premier essai fructueux dans un four de verrier, il décide de construire son propre four, qui lui permet d’atteindre des températures de 1200-1300 degrés et parvient enfin, en 1549, à reproduire la fusion de l’émail. Dès 1550, ses « vaisseaux de divers esmaux entremeslés en manière de jaspe » lui permettent de vivre de son art.

Rustiques figulines

Vers 1555, il vend ses premières « rustiques figulines ». Ces grands plats décorés d’animaux et de végétaux, en relief et moulés sur nature lui apporteront la célébrité et son nom même leur sera associé. Il attire dès lors l’attention de puissants personnages. Le duc de Montmorency, lui commande la réalisation d’une grotte rustique pour son château d’Ecouen puis Catherine de Médicis en fera de même pour le jardin des Tuileries. Palissy installe son atelier qui sera découvert durant plusieurs campagnes de fouilles au XIXe siècle, puis redécouvert et intégralement fouillé lors de l’aménagement du Grand Louvre, en 1985-1986.

En 1572, Bernard doit fuir Paris. Prévenu de justesse, il échappe à la nuit sanglante de la Saint-Barthélemy. Il rentre à Paris quatre ans plus tard et reprend la direction de son atelier parisien. Il expose ses recherches et ses découvertes scientifiques lors de leçons publiques.

En 1588, Palissy est arrêté et emprisonné à la Bastille et meurt, martyr de sa foi, dans la prison de la Bastille en 1590.

Ses écrits

Les écrits de Bernard Palissy, constituent une part essentielle de son œuvre.

En avril 1563 est publié l’ « Architecture et ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency ».

En septembre paraît la « Recepte véritable, par laquelle tous les hommes de la France pourront apprendre à multiplier et augmenter leurs trésors », ouvrage dense et varié où il mêle considérations religieuses, personnelles et agricoles et où il développe aussi bien le plan d’un jardin idéal que d’une ville fortifiée.

Enfin les « Discours admirables de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu’artificielles, des métaux, des sels et salines, des pierres, des terres et du feu et des émaux, avec plusieurs autres excellents secrets des choses naturelles », publiés en 1580, constituent la somme de ses observations scientifiques. Ses travaux sur l’amendement des terres, sur le cycle de l’eau et sur la fossilisation des animaux font de lui un des hommes les plus éclairés de la Renaissance.

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